29 mai 2006

Interview avec des vampires

Le lac Monroe est sans aucun doute le plus « commercial » du parc du Mont Tremblant et par le fait même, le plus achalandé. C’est le lac des familles, des groupes et des autobus bondés de touristes. Alors, pourquoi, me direz-vous, un sauvage comme moi a-t-il choisi cet endroit pour initier sa saison de kayak? Tout simplement parce que mes trapèzes, triceps et autres muscles pour pagaie sont encore un peu somnolents au terme d’une longue hibernation paresseuse. La dimension du lac est raisonnable pour une première sortie et la mise à l’eau est simple à effectuer. De plus, c’est un très beau lac qui se referme progressivement offrant aux pagayeurs, méandres, îlots, etc. Idéal pour l’observation de la faune.

Sauf que, le côté « famille et autobus » du lac était très présent samedi dernier. La faune humaine est parfois l’une des plus bruyantes, surtout lorsque des groupes de jeunes mâles adolescents expriment bruyamment leur joie de vivre de leur voix éraillée en mutation. Ces jours-là, la faune reste sagement tapie dans les bois et se fait discrète. L’observation de la faune fut donc remise à une date ultérieure.

Cependant, il y a une faune, qui elle, ne garde pas ses distances et qui folâtre allègrement dans votre bulle personnelle : celle des vampires. Ceux-là s’accommodent très bien de la présence humaine. Les monstres se tapissent dans votre chevelure (ou ce qui en reste en ce qui me concerne), derrière et à l’intérieur de vos oreilles, dans vos narines. Le bar est ouvert et les globuloïque pas anonymes du tout, enfilent les p’tits rouges que vous leur offrez gratuitement jusqu’à plus soif et leur soif est intarissable. Ma patience ne l’est pas.

J’ai servi de buffet pendant quatre heures avant d’atteindre mon point de saturation. Nous avons donc mis le cap sur le point de départ en pagayant énergiquement croyant naïvement mettre une distance entre les bouchers et nous. D’autres nous attendaient à l’arrivée.

C’est dans une chorégraphie absurde que nous avons due rangé tout le matériel. Spectacle tragico-comique donné gratuitement par deux kayakistes en jupette qui se frappent la tête et la figure dans des mouvements désordonnés.

Vue panoramique du lac en format PDF

Aujourd’hui, lundi, mon tableau de bord est jonché de petits cadavres desséchés. Je vais les laisser quelques jours encore et jouir du spectacle de leur immobilité. Ceux-là n’embêteront plus personne et ne se reproduiront jamais.

Malgré les assauts incessants des insectes suceurs de sang, nous avons tout de même réussi à remplir deux sacs d’épicerie à raz bord de détritus de tous genres sauvagement jetés ici et là par les usagers du parc. L’an dernier, nous en avons rempli au bas mot 40. J’invite tous les amateurs de plein air à faire de même. Ça permet de transformer sa frustration envers les pollueurs en action positive.

Malgré tout ces petits irritants, nous avons passé une journée fantastique. Aujourd’hui, ma copine a un bras qui ressemble à une photo de bouquin médical, plein de bosses et de rougeurs, mais elle parle déjà de la prochaine randonnée.

C’est ça, avoir la piqûre!

25 mai 2006

La « piqûre » du kayak

Chaque début de saison, la première « randonnée » consiste à sortir les kayaks du sous-sol et à les préparer en prévision de la saison. Vérification de l’état des pièces, des cordages, nettoyage à l’aspirateur et finalement, application d’un protecteur de coque anti-UV. Cette année, nous amorcerons notre saison en retard. Habituellement, nous mouillons nos kayaks dès le début mai. Ce qui nous permet d’apprivoiser progressivement brûlots, moustiques et autres vampires psychopathes assoiffés de sang en général et du mien en particulier.

Malheureusement, cette année, les choses se passeront différemment. Nous devrons nous mesurer aux hordes barbares dès notre première sortie. Malgré ma passion pour le plein air, je dois, chaque année, apprivoiser cette faune typique à nos latitudes nordiques. Particulièrement agressifs lors de la mise à l’eau ainsi qu’au retour, les escadrons sans pitié nous laissent cependant un peu de répit lorsque nous naviguons en plein milieu d’un lac par une journée de grands vents.

Les kayaks sont fin prêts pour la nouvelle saison. Il ne nous reste qu’à faire provision de chasse-moustiques en quantité.

J’invite ceux et celles qui souhaitent suivre nos péripéties en kayak à visiter ce carnet régulièrement.

Bonne saison à tous